DECEMBRE 20, 2011 - AFFACTASSUR
Suite de l'entretien avec Pierre GIBOU, auteur du mémoire « Mobilisation du Poste Clients : levier de développement pour les entreprises de croissance ».
Voir le début de l'article :
La mobilisation du poste clients
Il me semble que la bonne compréhension du besoin en financement d’exploitation est galvaudée par la notion très approximative de BFR.
D’une part, il suppose de préciser qu’il s’agit bien de BFRE ( besoin en fonds de roulement d’exploitation ) et non de BFRHE ( besoin en fonds de roulement hors exploitation ) ; d’autre part, le terme BFR sous-tend dans son appellation même l’utilisation systématique et exclusive d’un fonds de roulement pour financer son exploitation. Il implique également que la non couverture du BFR par des capitaux permanents signifierait implicitement un déséquilibre financier ; or, ce raisonnement n’est pas obligatoirement applicable à tout type d’entreprise.
Enfin, la notion de BFR est souvent utilisée dans les analyses financières comme un poste unique à l’actif du bilan alors qu’il est l’agrégat de 3 composantes principales distinctes, non compensables et assujetties à des niveaux de risque différents.
Le BFE est le montant d’argent nécessaire à l’accomplissement du cycle d’exploitation et de commercialisation ; il résulte des temps de stockage, des délais du cycle de production et des délais de règlement clients. La plupart du temps, les montants liés aux délais de règlement fournisseurs sont retranchés au BFE, on rejoint ainsi la notion de BFRE.
Il me semble primordial de retraiter 3 aspects du poste clients qui, suivant les structures, modifient substantiellement le montant prévisionnel à financer :
- La marge nette qui ne nécessite pas d’avance particulière pour le bon fonctionnement de l’entreprise.
- La TVA collectée sur les ventes domestiques qui n’est pas immédiatement réglée puisque les sociétés de service (80% en France) paient la TVA "à l’encaissement".
- L’encours clients affiché qui ne prend pas en compte le "DSO pré-facturation" (ce sont les défaillances liées au processus "order to cash" : délais connexes au traitement des ventes, de la délivrance du produit à sa facturation).
Il existe également une foule d’idées reçues concernant le risque porté par le poste clients, et, de facto, sur les moyens de financer cet actif.
Par son caractère imprévisible, il est quasi impossible de déterminer correctement son besoin en financement d’exploitation (de même, évoquer la notion de "BFR normatif" a peu de sens), d’où, l’inadéquation d’une allocation de ressources exclusivement fondée sur les capitaux permanents comme le prône pourtant la doctrine financière classique.
Un certain nombre de points corroborent l’idée que le poste clients peut présenter un risque parfaitement maîtrisable :
- Il peut être scindé en plusieurs strates plus ou moins risquées (de clients ou de factures) ; évacuer la ou les plus risquées permet de paramétrer son risque en fonction de ses besoins ;
- Contrairement à d’autres actifs, le délai de liquéfaction d’une créance est généralement très rapide, ce qui le met en parti à l’abri des facteurs de risque liés à l’inflation et au temps ;
- La nature récurrente des éléments qui composent le poste clients permet d’en faire une analyse ex ante, le rendant plus lisible dans son comportement ex post.
N.B. Le garant de la valeur du poste clients, c’est le processus de facturation, la fiabilité des justificatifs attachés aux créances, la qualité et l’atomicité de la clientèle.
La mobilisation du poste clients devrait être une option de financement perpétuellement présente à l’esprit des entrepreneurs au même titre que les ressources primaires que sont l’ autofinancement , la dette et les capitaux propres . Pourquoi ? Parce que cette ressource est à la fois plus accessible, plus prolifique et beaucoup plus flexible !
Négocier la cession de cet actif permet d’obtenir un financement dont le risque repose sur ce dernier et non pas sur le risque global de l’entreprise. Une PME peut constituer un actif considéré comme très risqué par un investisseur au sein de son portefeuille d’investissements alors que son poste clients sera jugé sûr par un Factor.
Recourir exclusivement à une ressource de type emprunt bancaire ou levée de capital pour financer son exploitation est une pure hérésie, en particulier pour une entreprise de croissance. Outre le coût élevé et la difficulté d’y être éligible, lever des fonds d’un montant figé dans le temps (plusieurs années) ne répond pas à la problématique d’adaptation des ressources aux fluctuations permanentes de l’activité.
Le Factoring , version la plus aboutie du financement court terme, est adossé à un actif qui se régénère et se dilate concomitamment au développement de l’entreprise. Sa double propriété de prêt bancaire et de ligne de crédit "revolving" permet d’ajuster les injections de Cash en fonction des besoins.
Par l’intermédiation qu’il opère entre la délivrance des produits et le règlement effectif de ces derniers, il offre le luxe de toucher le fruit de ses ventes de façon quasi-instantanée. Il permet ainsi de neutraliser en partie les effets indésirables inhérents au BFR.
Tout comme le projet SEPA va permettre de réduire le "float" exercé par les banques et de limiter l’écart entre date d’opération et date de valeur, le Factoring contribue à réconcilier la comptabilité d’engagement (flux affichés) et la comptabilité de caisse (flux réels) en gommant l’écart entre date de facturation et date de règlement.
Même s’il ne peut se substituer à toutes les ressources, le Factoring est le seule mode de financement conjuguant les 7 atouts suivants :
- Source de financement issue de l’exploitation de l’entreprise, abondante et se régénérant perpétuellement (le poste clients représente en moyenne 40% du bilan).
- Pas de plafond de financement quelle que soit l’évolution de l’encours clients en France et à l’export.
- Evolution de la capacité de financement en corrélation avec le cycle d’exploitation de l’entreprise.
- Financement quasi-immédiat (effectif sous 24 heures).
- Souplesse d’utilisation (montant et date de financement à l’initiative de l’entreprise).
- Ressource pérenne de financement court terme (contrat à durée indéterminée assorti de convenants inexistants ou peu contraignants).
- Intérêts d’emprunt compétitifs et fiscalement déductibles.
Par la complémentarité des 3 briques qui le composent (gestion, garantie et financement du poste clients), les solutions de Factoring recouvrent des propriétés insoupçonnées. Au-delà de la ressource financière qu’il octroie, c’est également une réponse globale à un ensemble de problématiques de gestion et de sécurité qui peut être façonnée suivant les attentes de chaque entrepreneur.
Fin : les leviers de l'affacturage ...
TABLE DES MATIERES
1- la mobilisation du poste clients
2- Le financement du BFE et du BFR
3- Les leviers de l'affacturage
Le Blog Affactassur
Olivier Burdeyron
PDG Groupe Affactassur
Avec « Le blog Affactassur», le
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, acteur financier indépendant des établissements financiers, apporte son expertise aux professionnels, TPE et PME pour décrypter et comprendre les enjeux du financement des entreprises.
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